Fata Morgana
Édité à l’occasion du festival du Jeu de Paume associant exposition, événements culturels et spectacles vivants, Fata Morgana déploie une réflexion critique et poétique sur les modalités d’apparition du visible, souvent plus instables et ambiguës qu’il n’y paraît.
Son titre fait référence au phénomène optique exceptionnel de la fata morgana, provoqué par la combinaison de mirages à la surface de la mer ou de l’océan : la réfraction de la lumière à travers l’atmosphère fait émerger en suspension, au-dessus de la ligne d’horizon, les reflets déformés de bateaux, de maisons, de villes entières ou encore de lignes de côte. L’expérience de la fata morgana, rare et éphémère, captivante et déroutante, est adoptée ici comme métaphore de la relation entre image, réalité sensible et perception, dont chaque surgissement est l’occasion d’un apprentissage renouvelé du regard. La quête de sens déclenchée par le spectacle de l’illusion naturelle rappelle celle que propose l’œuvre d’art, donnée ici et maintenant et pourtant située aussi toujours ailleurs. Plus qu’un thème ou un mouvement, c’est ainsi une certaine qualité d’attention au monde sensible, entre émerveillement et décryptage, que propose cette publication qui fait la part belle aux œuvres, qu’éclairent des notices analytiques.
Au-delà du catalogue d’exposition, il s’agit aussi d’un livre d’artiste collectif, les artistes ayant été invité.e.s à y proposer une contribution originale en résonance avec le thème du projet. Un essai curatorial de Béatrice Gross, un texte poétique de Katinka Bock et un texte littéraire de Clara Schulmann nourri d’entretiens avec les artistes viennent enrichir ce volume.
Sous la direction de Béatrice Gross, avec Katinka Bock.