Entretien avec Jacqueline de Jong
« Je n’étais pas une grande philosophe quand je faisais de la peinture. J’étais plutôt terre à terre (sauf quand je partais dans le cosmos…). Ce prosaïsme s’incarne dans cette forme de violence que l’on retrouve aux différentes étapes de ma peinture, jusque dans les séries les plus récentes autour de la guerre. »
La vie de Jacqueline De Jong fait penser à un roman : multipliant les expériences professionnelles (assistante de Willem Sandberg, célèbre directeur de musée, l’une des rares femmes de l’International Situationniste, éditrice puis directrice de revues d’art), l’artiste sillonne l’Europe et ses capitales, où elle croise les avant-gardes sans jamais tout à fait s’y confondre (Nouveaux Réalistes, figuration narrative, pop art européen, débuts de la performance…), se nourrissant des différentes cultures sans que sa singularité s’en trouve aucunement diminuée.
C’est avec un humour et une liberté de parole inégalables que Jacqueline De Jong raconte comment elle a découvert l’acrylique ou comment elle a transformé la patate en œuvre d’art ou fait passer la peinture en trois dimensions.
Attention, la traversée sera pleine de surprises : c’est celle de l’art de la seconde moitié du vingtième siècle qu’on effectue en sa compagnie.
Jacqueline De Jong a été lauréate du prix d’honneur AWARE (Archives of Women Artists, Research and Exhibition) en 2019. Ce prix symbolise la nécessaire reconnaissance de grandes artistes femmes dont l’œuvre et la carrière ont trop souvent été méconnues ou redécouvertes tardivement dans le cadre de rétrospectives partielles. Ce prix s’accompagne de la publication d’un long entretien qui est l’occasion d’entrer dans les détails de leur vie, de leur parcours et leurs rencontres.