Identification d’un absent
Cet entretien dresse le portrait d’un artiste dont l’œuvre secrète s’est construite hors du système, en marge du marché de l’art.
Homme de culture, passionné de philosophie et de littérature, Henri Barande a, dès son plus jeune âge modelé la matière, réalisant des milliers de sculptures faites de mie de pain, de sable, d’algues et de terre. En 1994, il détruit cette œuvre sculptée qui subsiste sous forme de traces dans sa peinture à laquelle il se consacre désormais.
Ce livre est une introduction à une œuvre qui se crée sur sa propre perte, sa propre destruction, sa propre disparition, l’œuvre d’un artiste qui a fait sienne cette citation de Rilke : « Chaque artiste naît à l’étranger et n’a de patrie que lui-même ».
Par ses propos, il met en lumière la relation singulière qu’un artiste entretient avec sa création et nous rappelle combien la liberté, fût-elle élevée en principe de vie, demeure pour tout artiste le lieu d’une lutte avec lui-même.
Vouant sa vie au mystère des signes et à l’incertitude de l’acte créateur, Henri Barande interroge le bonheur tragique de la présence humaine, la place de l’artiste dans le monde. L’artiste qui est seul en définitive à produire une liberté qui n’affirme rien et ne soumet personne.