L’aurore se lève
« Voilà le beau sujet que personne n’aime te voir traiter, celui qui t’empêche de montrer tes recherches. Et si j’y ajoute les menstrues de la déesse, la toilette intime du modèle et, par-ci par-là, quelques allusions au trio Cypris-cyprine-Cypraea. J’ai fait la liste à peu près complète de ce dont il serait préférable que tu t’éloignes, bien que je sois toute prête à me joindre aux Nymphes, comme tu les appelles, qui elles n’ont pas l’air d’être trop perturbées par tes jolis sujets. » (Tenebria Lupa)
Dans ce livre d’artiste, placé sous le signe du 0 m et de la cascade, Paul Armand Gette explore les origines. Il y est question de fontaines, de jaillissement, de propension au débordement et de femmes-sources. Autant de sujets intimes, au mieux refoulés, au pire censurés par nos contemporains, qui préfèrent détourner leur regard plutôt que de courir le risque de perdre la vue.
Tissant des liens qui se révèlent évidents entre le traité d’alchimie Aurora consurgens, La Naissance de Vénus de Botticelli, la série des Fontis Nympha de Lucas Cranach, le Vénus et Cupidon de Lorenzo Lotto, le bourdaloue de François Boucher et L’Origine du monde de Gustave Courbet, PAG s’inscrit dans une longue tradition de la peinture et de la représentation.
Le regard empreint de désir qu’il porte sur l’intimité du monde invite à la contemplation et au recueillement, à retrouver le sens du sacré.
Un livre comme une célébration.