Les voies du curating
Dans cet essai en forme d’autobiographie, Hans Ulrich Obrist partage sa passion pour son métier de curator qu’il a contribué à ré-inventer. Animé par la curiosité, la mobilité et le questionnement permanent, il s’ouvre à tous les territoires de la création et de la pensée et renouvelle les formes de l’exposition. Les artistes, les architectes ou les scientifiques qu’il a rencontrés l’ont invité à élargir sa conscience du monde et à concevoir sa pratique comme un nouvel humanisme contemporain.
« Ma première visite dans l’atelier de Fischli et Weiss a été pour moi un moment de révélation. Je suis né dans leur atelier, c’est là que j’ai décidé que je serais concepteur d’expositions. J’avais déjà vu, au cours de mon adolescence, des œuvres d’art, des collections et des expositions, mais ces deux maîtres du questionnement ont été les premiers à me demander ce que j’avais vu et ce que j’en pensais, m’obligeant à développer une conscience critique, à expliquer et justifier mes réactions à l’art, à entrer dans un dialogue. En outre, l’extraordinaire diversité de leur œuvre m’a conduit à penser de façon beaucoup plus ouverte, à élargir ma définition de l’art. Peut-être même est-ce la meilleure définition que l’on puisse donner de l’art : “ce qui étend la définition”. L’amitié et l’intérêt que m’ont accordés Fischli et Weiss ont déclenché en moi une réaction en chaîne qui se poursuit encore aujourd’hui. »