L’Usage du temps
Le jeu de l’identité est au cœur du travail de Ramuntcho Matta et ne semble trouver sa solution que dans le tu.
A tel point que, décidant qu’il serait le seul auteur de son livre, il fait appel à l’ami et complice Philippe Ducat pour lui donner la répartie.
Ainsi, le point d’ancrage de ce livre est un dialogue par mail, un échange de mots et d’images, où il est question de Lou Reed, Yves Montand et Franquin, de cinéma, de chats et de yoga, des Gymnopédies, de Gramsci et Duchamp, de Paris, New York et la Sicile, de Queneau Raymond, Bouvier Nicolas et encore de Satie. Des mails qui rythment le livre et qui sont l’occasion d’introduire des périodes et des séries d’œuvres. Preuve, s’il en était besoin, que parler des autres c’est parler de soi-même.
« Parfois quand on me demande qui je suis, je réponds : je suis les traces de ceux qui me semblent importants. Rien de plus vrai que cela. Ceux que l’on connaît, qu’on a connu et aussi les œuvres où les lieux que l’on a pu voir. »
L’Usage du temps, c’est l’histoire personnelle de Ramuntcho Matta qui se tisse avec son travail artistique et provoque une bousculade de croisements, de temporalités mélangées.
L’Usage du temps ouvre un espace où, dans un foisonnement désespérément jubilatoire, se télescopent des travaux sur différents supports. « Car l’anthropologie, la philosophie, la psychanalyse, l’architecture, l’écoute, les médias et la glanderie sont autant d’outils que le pinceau, le crayon ou le mouvement pour approcher l’instant de grâce. »
L’Usage du temps, c’est un livre pour trouver le temps de se perdre.